Le 11 mars dernier, lors du webinaire organisé par OPEN – « Les données opportunistes en sciences participatives, atouts et leviers. » – Mosaic a présenté l’apport des données semi-structurées pour le suivi de la biodiversité. Le portail OPEN (Observatoires participatifs des espèces et de la nature) organise régulièrement des webinaires thématiques. L’objectif ? Accompagner la montée en compétences des porteurs de projet, développer et partager des stratégies, méthodes, et retours d’expérience en science participative. Le webinaire du 11 mars a abordé une question centrale : les différentes méthodes de recueil de données.
Recueil de données : quelles méthodes privilégier ?
Les données de biodiversité recueillies par les méthodes de science participative répondent souvent à des logiques différentes mais complémentaires. Les données protocolées se caractérisent par une participation réalisée à partir d’un protocole prédéfini : la date et le lieu d’observation sont planifiés, le participant doit décrire toutes les espèces observées sur un périmètre défini. Cette typologie de données permet ainsi une véritable standardisation de l’effort d’observation. Au contraire, les données opportunistes ne demandent pas de suivre un cadre prédéfini et la participation est libre. Les atouts de cette méthode résident donc dans des exigences d’animation moins importantes et une plus grande quantité de données recueillies. De récentes études démontrent l’efficacité d’une troisième voie : les données semi-structurées. Ces dernières combinent liberté de participation, et effort d’enregistrement de toutes les espèces observées sur un périmètre prédéfini. Cette méthode innovante représente une forme de compromis entre données protocolées et opportunistes, et permet de réduire les biais et les risques d’erreur. Elle a été développée avec succès pour différents programmes de participation ( SPIPOLL, Birdlab, etc.).
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Le cas du projet CapOeRa, capsules d’œufs de raies
Présenté par Nathan Ropers, et déployé à l’échelle nationale en 2008, ce projet propose d’étudier les capsules d’œufs de raies dans l’objectif de mieux connaître les différentes espèces de raies dont certaines sont en danger et protégées. Avec près d’une cinquantaine de structures qui relayent et animent ce projet, les méthodes de recueil de données (comme l’installation des bacs à capsules)par les participants s’appuient sur des données semi-structurées. Le principe ? On agrège des données qui suivent un protocole très simple (récolter les capsules trouvées sur la plage sur un périmètre prédéfini) et des données opportunistes ( récolte libre par une grande variété de participants : résidents, visiteurs, estivants…). L’ensemble de ces données constituent des données semi-structurées. Grâce à cette méthode, le projet remplit ses objectifs : mieux comprendre le comportement des raies (aire de répartition, identification des zones de reproduction), améliorer la connaissance du milieu marin, sensibiliser le public et fédérer l’ensemble des acteurs concernés (scientifiques, citoyens, gestionnaires, etc.). Un atout pour CapOeRa, avec plus de 590 000 capsules récoltées.
Découvrez la vidéo de France 3 : Ramasser les capsules d’œufs de raies pour mieux les étudier
Pour en savoir plus: Portail OPEN
Publication réalisée par Roberta Roscia
Crédit photo : Pixabay – Nathan Ropers