La numérique participative sur les changements environnementaux. L’idée du projet est de “réveiller” nos histoires personnelles sur la nature pour une meilleure me « Histoires de nature », lancée en octobre dernier et développée par Mosaic vise à constituer une collection numérique participative sur les changements environnementaux. L’idée du projet est de “réveiller” nos histoires personnelles sur la nature pour une meilleure prise de conscience des défis socio-environnementaux actuels.
Fruit d’un travail collaboratif entre Mosaic et les équipes du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris et le Museum für Naturkun de Berlin, la plateforme 2.0 propose au public du monde entier de construire une mémoire collective de l’environnement. La plateforme trilingue (français, anglais, allemand) et la fonctionnalité de traduction automatique facilite le partage des histoires personnelles interculturelles.
Tout le monde peut y déposer de façon numérique des objets portant une trace de ce passé proche ou lointain qui témoignent des changements environnementaux comme par exemple, un objet du quotidien, une carte postale, une photo de vacances, un roman, une revue, une archive publique… Le but est de raconter son histoire personnelle et intime des changements environnementaux en lien avec cet objet déposé.
Plus de 120 objets et témoignages ont déjà été déposés et sont consultables en ligne sur le site.
Quelques exemples :
- une photo d’un glacier presque disparu sous l’effet du réchauffement climatique ;
- une carotte, symbole du bonhomme de neige qui ne peut plus être fabriqué à Noël en raison de la rareté de la neige en hiver à Berlin ;
- une photo en Normandie des moissons qui marquaient la fin de la saison estivale et qui aujourd’hui arrivent de plus en plus tôt l’été ;
- un livre de recettes d’antan dont les aliments suivaient le rythme des saisons et dont certains de nos jours se font de plus en plus rare ;
- la baratte à beurre qu’utilisaient nos grands-mères et qui ne sont plus utilisées à l’époque actuelle ;
- des vanneries traditionnelles en rotin dont le matériau a été remplacé aujourd’hui par des chutes de câbles en plastique,
- un article du mensuel du « Courrier de l’Unesco » de 1972 qui plaidait pour le DDT, pesticide actuellement interdit…
Numérique et participative, cette collection d’histoire naturelle souhaite interroger les expériences personnelles et les représentations du grand public européen sur son rapport à la nature et comprendre la manière dont le regard sur le vivant a évolué. Quelles traces du passé nous questionnent à propos des changements environnementaux ? Quels objets, documents, quels souvenirs nous interpellent aujourd’hui à ce sujet ? Qu’avons-nous pu oublier depuis notre enfance ou d’une génération à une autre ?
Il est difficile de mesurer à l’échelle d’une vie humaine les changements environnementaux. Nous sommes influencés par ce que l’on connaît depuis notre enfance de l’état de la nature et il est difficile de se rendre compte de l’évolution des changements environnementaux sans en avoir une expérience personnelle.
Ce phénomène appelé « amnésie environnementale », nous le rencontrons toutes et tous. Nous oublions ce que nos parents, grand parents, ou nous-mêmes avons connu et il est donc nécessaire d’activer la remémoration des souvenirs oubliés, individuels et collectifs, pour mieux appréhender ces évolutions et ainsi mieux répondre aux défis posés par les changements environnementaux actuels.
Les connaissances produites par les scientifiques sur le réchauffement climatique ou sur le déclin de la biodiversité sont nécessaires mais pas suffisantes pour réveiller la conscience des individus face aux changements en cours.
Un objet du passé peut raviver une expérience familière et des émotions en lien avec la dégradation des milieux naturels et de la biodiversité et provoquer en nous un déclic qui nous amènera plus facilement à nous engager dans la réponse aux défis socio-environnementaux actuels.
Se remémorer le passé pour mieux relever les défis environnementaux actuels et futurs, tel est le pari du projet « Histoires de nature ». Sur cette plateforme, des missions seront proposées pour étudier notre rapport à la nature selon différentes perspectives comme, par exemple, notre lien à la nature à travers la pratique sportive.
Le projet a été présenté au grand public à l’automne dernier lors de la Fête de la science sur le site du Muséum national d’Histoire naturelle. Les témoignages des visiteurs sont à retrouver dans la première chronique d’Histoires de nature. En avril prochain, une deuxième rencontre avec le grand public sera réalisée au centre de culture scientifique Le Dôme à Caen en Normandie dans le cadre du TURFU Festival sur la recherche participative et l’innovation ouverte. Ce sera l’occasion pour les habitants de Caen et des alentours de venir partager leurs histoires personnelles à travers un objet ou document de leur choix pour parler de leurs perceptions des changements environnementaux.
Photo du titre « Moisson d’été » by Apilolo, collection « Histoires de nature » objet n°115