3 questions à propos du projet SPOT « Sciences Participatives Obscurité et Territoire »

Le projet SPOT, Sciences Participatives Obscurité et Territoire, est une plateforme permettant aux habitants de participer à la co-construction de la politique publique d’éclairage urbain sur leur commune. Pendant 3 mois à compter du 1er avril 2022, ils pourront partager leur expérience de l’obscurité suivant un protocole scientifique défini par des chercheurs, poser des questions et émettre des recommandations en matière d’éclairage public auprès de leurs mairies.


SPOT s’inscrit dans le cadre du consortium ISEED (Inclusive Science and European Democracies), financé par la Commission Européenne pour renforcer la participation citoyenne dans le débat public.


Céline PELLETIER, Chef de projet à Mosaic, a accepté de nous en dire plus :


1/ Qu’est ce qui a motivé ce projet ? Quel en est l’objectif ?

Le consortium ISEED est une véritable opportunité pour expérimenter les méthodes de sciences participatives sur des sujets de politique publique. Nous avons activement recherché des collectivités intéressées, avec l’appui de la Caisse des Dépôts, et parmi celles avec qui nous avons échangé, nous en avons retenues deux : Libourne et Melesse. Leur enjeu commun sur la réduction de la pollution lumineuse constitue un cas de recherche idéal car c’est un sujet clivant, pour lequel il était possible de créer un protocole scientifique unique, et grâce auquel nous pourrons comparer les résultats entre les deux communes. L’objectif est de comprendre comment le dispositif a fonctionné dans chacun de leurs contextes locaux, comment les habitants se le sont approprié, et les avancées que cela a permis dans le débat sur l’éclairage public dans chacun des cas. On espère pouvoir ensuite le dupliquer auprès d’autres communes, sur d’autres sujets.

2/ Qui est impliqué, comment s’est construite la plateforme ?

Ce sont les collectivités qui ont apporté la thématique de l’éclairage public. Nous souhaitions que ce soit un vrai sujet d’actualité pour elles. Dès les premiers échanges, nous avons cherché à comprendre quels étaient les problèmes auxquelles elles étaient confrontées, où elles en étaient et quels étaient leurs objectifs respectifs. Nous avons rencontré les acteurs locaux sur place, visité les communes et organisé plusieurs réunions pour concevoir avec elles le dispositif SPOT. En parallèle, nous avons sollicité des chercheurs en sociologie et psychologie de l’environnement pour construire le protocole scientifique, au cœur du dispositif. Des échanges réguliers ont permis de partager l’avancement du projet et de définir les tâches de chacun. Les collectivités se sont beaucoup investies pour préparer le lancement du dispositif dans les temps fixés, et imaginer comment l’animer. J’espère que les habitants apprécieront leurs efforts.


3/ Quels seront les résultats attendus, et en quoi l’utilisation des sciences participatives est un plus pour le projet ?

Pour qu’un dispositif participatif fonctionne, il faut des participants ! Nous l’avons voulu le plus ouvert possible : peu importe son opinion sur le sujet, chacun peut la partager, et chacun peut poser ses questions, commenter, faire des recommandations. Tous les habitants sont invités à participer, ils peuvent prendre part à tout ou partie des étapes de participation, et chacun apporte sa contribution à sa façon. C’est ce qui fait la richesse de l’expérience participative. Les collectivités, d’ailleurs, ne cherchent pas à obtenir un consensus sur « tout garder allumer » ou « tout éteindre », mais bien d’identifier les nuances qui rendent le débat si complexe, et avancer progressivement avec les habitants, leurs contraintes et leurs craintes, pour répondre aux exigences réglementaires qui leurs sont imposées.

En savoir plus : https://mosaic.mnhn.fr/realisations/iseed/


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